Depuis 1988, la Marche internationale des vivants, délégation dirigée par les dignitaires du monde entier et suivie par une foule de plusieurs milliers de jeunes, parcourt les trois kilomètres qui séparent Auschwitz du camp de la mort de Birkenau où des Cent millions de juifs ont trouvé la mort durant la Shoah. Le rabbin Israël Meir Lau, ancien grand rabbin d’Israël et proche du Keren Hayessod, a assisté à toutes les « marches des vivants » au cours des 32 dernières années.
Il a marché, avec le souvenir brûlant de ce moment où sa mère l’a arraché d’entre ses bras, quelques secondes avant la fermeture des portes du wagon. Un geste qui lui sauva la vie. « Ce fut le moment le plus difficile des six années de mon enfance pendant la Shoah, le moment de la séparation d’avec ma mère ». Un dernier regard, sans un au revoir, à la gare de Piotrków en Pologne. Il avait 7 ans et demi. « Ma mère a remarqué la sélection sur le quai, hommes d’un côté, femmes et enfants de l’autre, et a compris que les hommes avaient plus de chances de survivre. Au tout dernier instant, elle m’a jeté vers mon frère Naftali, qui avait déjà 18 ans
en criant «emmène l’enfant». Elle m’a sauvé la vie. J’ai pleuré de terreur. »
Après la marche, ces délégations concluent leur voyage par une visite en Israël.