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Les délégués, une équipe d’excellence pour le Keren Hayessod

Le Keren Hayessod envoie des délégués au sein des communautés juives réparties à travers le monde pour mettre en œuvre et diriger l’ensemble de ses activités.

Soigneusement sélectionnés individuellement, ces délégués font preuve d’excellence quand il s’agit de concrétiser les objectifs du Keren Hayessod. Ils sont le pont indispensable qui relie les communautés juives du monde entier et Israël. Leur rôle va bien au-delà de leur mission de collecte de fonds. En effet, ils s’engagent à représenter fidèlement les valeurs du Keren Hayessod, à renforcer la solidarité avec Israël, renforcer le lien entre les Juifs de diaspora et les Juifs d’Israël ainsi que la famille mondiale du Keren Hayessod.

Citons quelques noms illustres qui ont figuré parmi les premiers délégués du Keren Hayessod :  Ze’ev Jabotinsky, Chaim Weizmann, Nachum Sokolov ou encore Menachem Ussishkin . Bien d’autres encore ont réalisé très tôt l’importance du Keren Hayessod et de ses messages de solidarité diffusés partout dans le monde.

Les délégués d’aujourd’hui du Keren Hayessod continuent à travailler avec cœur et dévouement au nom et pour le Peuple juif.

Photo:Liste des émissaires du Keren Hayessod, 1921
Credit: Veuillez mentionner la source de l’article « Collection de la Bibliothèque nationale » ».

Le navire qui a marqué l’histoire – sauvetage des survivants de l’Holocauste

Vendredi 18 juillet 1947, 2 heures du matin. Le navire d’immigration clandestine Exodus, avec 4 500 survivants de l’Holocauste à son bord, est invité à se rendre alors qu’il s’approche des côtes. Un destroyer britannique aborde le navire, l’équipage résiste, mais cinq destroyers supplémentaires entourent le navire de toutes parts. Des échelles et des ponts sont posés entre les cuirassés et le bateau, les soldats britanniques montent à bord pour prendre le contrôle du navire. La résistance est féroce.

Les ma’apilim – immigrants clandestins – se battent farouchement et refusent de se rendre. Trois heures plus tard, après que le navire a subi de graves heurts de toutes parts, ses commandants craignent qu’il ne coule avec l’ensemble de ses passagers et donnent ordre de capitulation. Les ma’apilim ont été transférés sur des navires de déportation pour un voyage vers l’Europe, un voyage retour vers les camps de détention en Allemagne qu’ils avaient fui dans l’espoir d’atteindre la Terre d’Israël. Ce voyage d’expulsion a été largement couvert et documenté aux yeux du monde entier.

La détermination des ma’apilim a fait écho et a eu une influence sur la résolution des Nations Unies reconnaissant l’État d’Israël. Bien que l’Exodus soit le plus grand, il a été l’un des 140 navires qui a amené plus de 100 000 ma’apilim en Terre d’Israël du milieu des années 1930 jusqu’à la création de l’État. Les campagnes d’immigration clandestine, financées par le Keren Hayessod, ont remonté le moral du peuple juif, en berne après que toute l’ampleur de l’holocauste a été connue.  Les centaines de milliers de réfugiés juifs qui ont survécu à l’Holocauste étaient concentrés dans des camps en Europe gérés par l’Agence juive, qui prenait soin d’eux et les préparait pour le jour où ils pourraient faire leur aliya en Israël.

Photo: Ma’apilim à bord du navire d’immigration clandestin Exodus dans le port de Haïfa, avant d’être refoulés vers Chypre, 1947.

Avec le Keren Hayessod et le programme Nativ, les soldats en cours de conversion renouent avec leur héritage juif

Imaginez une cérémonie émouvante qui prend fin avec l’hymne de la Tikva.  Comment vous sentiriez-vous si vous étiez l’un des seuls à chanter les paroles sans en comprendre le sens ?

De nombreuses recrues de Tsahal (Forces de Défense d’Israël – FDI) sont issues de familles de nouveaux immigrants avec peu, voire pas de lien avec le patrimoine et la culture juifs. Certains d’entre eux ne sont pas considérés comme juifs selon la halakha.  Bien que ces soldats servent leur pays, mettant parfois leur vie en danger, ils ressentent des lacunes dans leur identité israélienne et juive.  Certains d’entre eux évoquent leur embarras lors de l’accueil du Shabbat et des fêtes juives, du fait de leur ignorance de l’histoire et des coutumes qui s’y rapportent. D’autres ont attesté que la compréhension de l’histoire du peuple juif a renforcé leur motivation.

Le programme Nativ de l’Agence juive, soutenu par le Keren Hayessod, est spécialement conçu pour ces soldats.  Chaque année, 1700 d’entre eux consacrent plusieurs semaines à découvrir leur identité juive dans le cadre de conférences, de débats et de voyages fascinants à travers Israël.

« Le programme Nativ contribue de manière très significative à la résilience sociale de l’État d’Israël. » dit le commandant en chef des FDI, le major-général Hertzi Halevi.   « Il crée une relation avec l’État d’Israël, le peuple d’Israël et la Terre d’Israël chez tous ceux qui ne sont pas nés ici et n’ont pas grandi avec ce sentiment d’appartenance ». De nombreux soldats suivent ensuite un programme de conversion pour obtenir le statut halakhique de juifs.

Le thème de l’identité juive et de la relation des jeunes à leur héritage juif et israélien est une composante importante de nombreux projets du Keren Hayessod.

Le Keren Hayesod adopte le Sud et protège l’unité de soins intensifs néonatals à l’hôpital Barzilai

Le Sud connaît des temps difficiles. Au plus fort de l’opération Plomb durci en 2008, l’hôpital Barzilai à Ashkelon, situé à  11 km de la bande de Gaza, a dû être évacué en urgence.  Il était à portée de roquettes et a été déclaré à haut risque. Les services ont été transférés dans des sous-sols et abris, et la moitié des patients ont été renvoyés chez eux. L’unité de soins intensifs néonatals et les prématurés délicats ont été mis à l’abri, en quelques minutes, dans des conditions extrêmement difficiles.

Depuis, l’évacuation est devenue une routine douloureuse à chaque fois que la situation dans le Sud se dégrade. La direction de l’hôpital a tenté durant des années de collecter des fonds pour construire des structures sûres et protégées, y compris une unité de soins néonatals intensifs qui permettrait de ne pas déplacer les bébés en cas d’attaque.  Au cours des dernières années, grâce aux dons recueillis avec l’aide du Keren Hayessod, de nouveaux locaux protégés modernes et sûrs ont été installés.

Depuis la fondation de l’État jusqu’à nos jours, le Keren Hayessod a soutenu la création et la rénovation de nombreux hôpitaux en Israël : Nahariya Medical Center, Poriya, Rambam, Bnei Zion, Ziv, Hillel Yaffe, Assaf Harofeh, Ichilov, Sheba, HaEmek, Assuta Ashdod, Hadassah Mt. Scopus, Hadassah Ein Kerem, Barzilai, Soroka, Wolfson, et Schneider.

Grâce au Keren Hayesod, tous les citoyens d’Israël bénéficient des meilleurs soins médicaux.

Collecte de fonds sans précédent à la veille de la guerre des Six Jours

À la veille de la guerre des Six jours, Israël était en état d’urgence nationale, un sentiment de peur régnait et le pays avait urgemment besoin d’aide.

Le 20 mai 1967, le Keren Hayessod prend l’initiative d’une campagne d’urgence et envoie des émissaires à l’étranger. En ce moment difficile, le Keren Hayessod découvre que le monde juif mondial répond encore une fois à son appel.  Des files interminables de donateurs se pressent devant les bureaux du Keren Hayessod dans les grandes villes, une réponse formidablement émouvante. Au Canada seulement, 25 millions de dollars sont collectés, deux jours avant le déclenchement de la guerre. Les Juifs de partout dans le monde et de tous les milieux socio-professionnels contribuent à la campagne, chacun à sa manière. Certains ont vendu des bijoux, d’autres ont hypothéqué leur maison, les communautés et les synagogues ont vendu des biens, les enseignants ont donné un mois de salaire et les enfants des orphelinats ont contribué en offrant les sous de leur visite hebdomadaire au cinéma. Tous voulaient donner, exprimer leur solidarité avec l’État d’Israël assiégé. Parmi les donateurs, de nombreux artistes et acteurs de renom, Peter Sellers, Danny Kaye, Arthur Rubinstein, Marc Chagall et Serge Gainsbourg.

Le  Keren Hayessod a collecté un total de 151 millions de dollars. L’effort conjoint du Keren Hayessod et de l’Agence juive a prouvé une fois de plus que l’État d’Israël et les communautés juives du monde sont indissociables et que leur lien est plus fort que toute menace.

Photo: Collage de photographies de la guerre des Six jours.

Le Keren Hayessod soutient les victimes du terrorisme, en Israël et dans le monde

Le matin du 18 novembre 2014, Yaacov Ehrlich, un ambulancier paramédical de 52 ans, reçoit un appel, une fusillade a fait de nombreux blessés dans une synagogue de Jérusalem qu’il connait bien.  Pendant qu’Ehrlich soigne l’une des victimes, une seconde fusillade éclate à l’autre bout de la synagogue et il est lui-même blessé. Les deux terroristes sont tués. Ehrlich est emmené à l’hôpital avec les autres victimes, qu’il connaissait pour la plupart d’entre eux.

Ehrlich a fait du bénévolat avec des équipes de secours depuis la classe de seconde. Fils de médecin, il a grandi dans une maison où aider les autres et le sens du sacrifice ne sont pas des vains mots. Il a été présent lors de nombreuses attaques terroristes graves, mais cette fois, le traumatisme est très violent.  Alors qu’il est encore hospitalisé, une équipe du Fonds de l’Agence juive pour les victimes du terrorisme contacte sa femme, Avishag, et lui fournit une aide financière immédiate. Ehrlich écrit une lettre de remerciements et de gratitude au Fonds  administré par l’Agence juive.

Le Fonds de l’Agence juive pour les victimes du terrorisme, soutenu par les donateurs du Keren Hayessod assiste de nombreuses victimes du terrorisme en Israël et constitue un élément important de la résilience civile en Israël.  Le Fonds est unique en ce qu’il délivre une assistance immédiate,  sous 24 heures, aux victimes du terrorisme, et dans le fait qu’en cas d’urgence nationale, il fournit également de nombreux services aux populations attaquées, par exemple, des activités de loisirs, dites de répit, pour des milliers d’enfants des communautés limitrophes de la bande de Gaza.

Le travail de l’Agence juive et du Keren Hayessod pour aider les victimes et prévenir le terrorisme ne se limite pas à Israël.  Dans le contexte d’antisémitisme mondial grandissant et d’attaques terroristes contre les communautés juives, l’Agence juive a créé en 2012 le Fonds d’aide à la sécurité, qui assure la sécurité et la protection de plus de 300 communautés et institutions dans 60 pays dans le monde.  Il a été créé grâce à un investissement de plusieurs millions de dollars, généreusement pourvu par les donateurs du Keren Hayessod.

Pour la première fois de l’histoire, la conférence du Keren Hayessod a lieu en pays arabe

16 Juin 1994, aéroport de Casablanca, l’excitation est à son comble.  Les représentants du Keren Hayessod accueillent les délégués pour la Conférence mondiale. Non sans crainte, c’est le premier rassemblement qui a lieu en pays arabe. Avec la bénédiction du roi du Maroc et sous haute sécurité, ils iront avec émotion à la rencontre de la communauté juive de Casablanca, visiteront les écoles juives et prendront connaissance de la contribution de la communauté juive marocaine à la construction de l’État d’Israël.

Au troisième jour du voyage, les participants à la Conférence se rendent à Rabat pour une grande fête organisée par les dames juives de la ville. Shimon Farkash, un cantor de Sydney, entonne des mélodies juives ; émus aux larmes, tous les convives se joignent à lui. En ce moment, la délégation du Keren Hayessod et la petite communauté juive de Rabat ne font plus qu’un. Tous sont très fiers qu’une poignée de Juifs ait réussi à préserver les traditions de leur peuple dans des conditions difficiles et en territoire hostile.

La conférence débutée au Maroc s’est poursuivie en Israël. Le Premier ministre Yitzhak Rabin s’est exprimé à cette occasion félicitant le Keren Hayessod pour l’ensemble de ses activités et pour la tenue de cette session au Maroc.

Photo: Participants à la conférence à l’aéroport de Casablanca (Maroc), 1994

Quelles sont les personnalités à l’origine du Keren Hayessod?

Né en Russie, Isaac Asher Naiditch, un intellectuel et homme d’affaires juif, était depuis fort longtemps, un fervent adepte du sionisme.

Pour avoir occupé des postes à responsabilités dans les principales institutions sionistes, il avait la maîtrise des besoins, des difficultés et des idées pour promouvoir la vision sioniste.

Lors de la Conférence sioniste mondiale qui s’est tenue à Londres en juillet 1920, Naiditch a proposé la création du Keren Hayessod.

« À présent, alors que nous souhaitons créer un abri sûr et indépendant pour les immigrants et un refuge pour notre peuple, nous nous levons et demandons … serait-il possible qu’auprès de l’ensemble des juifs de tous les pays, nous ne puissions récolter les sommes dont nous avons besoin ? »

Pour mettre en œuvre sa vision, il enrôla Hillel Zlatopolsky. Hillel était également un militant sioniste russe qui avait la conviction que le peuple juif relèverait le défi et que ses dons financeraient l’entreprise sioniste.

L’idée de créer le Keren Hayessod, le «Fonds de fondation», a été adoptée à une large majorité en 1920 lors de la conférence de Londres. Naiditch et Zlatopolsky ont été nommés, avec Berthold Feivel, un journaliste juif tchèque, administrateurs du fonds dans ses premières années, ils ont ensuite été rejoints par Ze’ev Jabotinsky.

Comment le Keren Hayessod a-t-il été créé ?

1920. La conférence internationale de San Remo approuve le mandat britannique pour la Palestine. Le Yishuv juif en Eretz Israël est en crise et a perdu la moitié de ses habitants. D’énormes sommes d’argent sont nécessaires pour faire venir en Israël des centaines de milliers de Juifs du monde entier, créer des villes, des quartiers et paver les routes. Une chose est sûre : il y a un besoin urgent de changement, et d’une solution immédiate pour accroître les ressources. Les comités se réunissent encore et encore et ne peuvent prendre aucune décision.  Nous sommes dans l’impasse.

Isaac Asher Naidich, un commercant juif, publie en mars 1920 la proposition de créer «un fonds de fondation». Il s’agit de collecter des contributions auprès des juifs du monde entier pour soutenir et financer l’entreprise sioniste.  Beaucoup s’opposèrent à cette idée la trouvant hors de propos mais Naidich continua de promouvoir sa vision.  En Juin 1920, il s’exprime au Congrès sioniste de Londres en ces termes : « Le Fonds de la Fondation [Keren Hayessod] doit nous donner la capacité – non seulement pour commencer le travail – mais également pour le finir … C’est un temps de responsabilité pour notre peuple et un temps d’épreuve. Il vous incombe de préparer notre peuple à sortir de cette épreuve avec une couronne de vainqueur sur la tête. »

La proposition est adoptée à une large majorité. Inutile de compter les votes tant il y a de mains levées. L’enthousiasme est au rendez-vous, une solution est trouvée. Le Keren Hayessod sera le dispositif de gestion des sommes affectées à la construction de la patrie juive en Terre d’Israël.

Photo: Le congrès sioniste, Londres, Juillet 1920